Ecologie

L’inimaginable réchauffement des océans

Les océans du monde se réchauffent à une vitesse alarmante. A quel point? « Comme si cinq bombes atomiques d’Hiroshima étaient larguées dans l’eau chaque seconde », selon une nouvelle étude internationale publiée le 13 janvier.

Qui, à part quelques climatosceptiques complètement à côté de la plaque – dont un Président américain et un Premier ministre australien visiblement peu informés ou particulièrement de mauvaise foi – peut encore nier la réalité du changement climatique? Des méga-feux qui embrasent la terre aux ouragans qui se déchainent, en passant par la mort lente des coraux, tout est pourtant là, sous nos yeux.

Les scientifiques multiplient ces derniers temps les avertissements, et tirent désespérément la sonnette d’alarme. La dernière étude en date est sans équivoque. Elle montre que l’année 2019 a encore battu des records de chaleur pour atteindre des niveaux jamais enregistrés… dans les océans du globe. 

L’équipe de 14 scientifiques internationaux à l’origine de ce travail très sérieux n’hésite pas à faire des comparaisons spectaculaires pour que le monde saisisse la gravité de la situation. « La bombe atomique d’Hiroshima a explosé avec une énergie d’environ 63 000 000 000 000 Joules« , rappelle Lijing Cheng, Professeur associé au Centre international des Sciences du Climat et de l’Environnement à l’Académie chinoise des Sciences. « J’ai fait un calcul … la quantité de chaleur que nous avons émise dans les océans du monde au cours des 25 dernières années équivaut à 3,6 milliards d’explosions de bombes atomiques à Hiroshima« , a-t-il ajouté.

Cela équivaut à larguer environ quatre bombes Hiroshima dans les océans chaque seconde au cours du dernier quart de siècle. Parce que le réchauffement s’accélère, la vitesse à laquelle nous lâchons ces bombes imaginaires devient plus rapide que jamais : ce qui fait que nous en sommes maintenant à cinq à six bombes de chaleur d’Hiroshima par seconde… 

Il n’y a aucun doute, ce réchauffement spectaculaire est bien dû à l’homme. Les températures qui augmentent dans les océans, combinées aux multiples activités humaines qui nuisent aux milieux marins, sont en train de signer l’arrêt de mort de notre planète. Moins d’oxygène dans les océans signifie plus d’acidité et donc un impact majeur sur les nutriments dont se nourrit la faune marine. Effondrement des stocks de poissons et des prédateurs qui en dépendent, montée du niveau des eaux qui forcent les populations à émigrer, le chaos n’est pas loin…

Pourtant, les scientifiques s’efforcent de glisser une lueur d’espoir dans leurs sombres rapports. Les océans peuvent être une force puissante pour stabiliser le climat. « Pour les préserver, nous devons réduire nos émissions. Augmenter le prix du carbone pourrait déjà limiter le réchauffement… Pour cela les dirigeants de la Chine, des Etats-Unis et de l’Europe doivent donner l’exemple pour le reste du monde », assure Kevin E. Trenberth, du National Center for Atmospheric Research (Colorado).

C’est en effet aux dirigeants, et surtout aux grandes entreprises qui les conseillent, de changer leur mode de fonctionnement. Quand le monde aura saisi que le mode de consommation actuel qui sévit n’est pas durable et n’est plus souhaitable au vu de la gravité de la situation, la lueur d’espoir sera sans doute de mise. Ce n’est pas le cas actuellement.

En attendant, vous pouvez déjà changer votre façon de manger : la viande et les produits laitiers contribueraient à hauteur de 60 % aux émissions du secteur, tout en ne nous fournissant que 18 % de nos calories, selon une étude de 2018 citée par le New Scientist.

Source : article CNN