Trier ses déchets, économiser l’eau et l’électricité à la maison ou tous ces petits éco-gestes du quotidien suffiront-ils à sauver l’humanité? La crise climatique s’annonce plus grave que prévue selon les scientifiques. Cela implique que nous changions radicalement, également à l’intérieur de nous-mêmes, pour la surmonter.
Malgré la prise de conscience qui a fini par se généraliser, nos actions ne semblent pas pour autant suffisantes à ce jour pour enrayer la crise qui ne fait plus que se profiler, du moins en France. C’est ce qu’on peut lire notamment dans un rapport publié en juin 2019 par le cabinet de conseil Carbone 4.
Les petits gestes du quotidien ne sont pas suffisants
On y lit que les « petits gestes du quotidien » précités n’ont pas d’impact significatif sur l’empreinte carbone moyenne des individus. Au mieux, cela a juste un intérêt pédagogique, sans plus. En revanche, les changements de comportement individuel significatifs comme devenir végétarien (encore mieux : vegan), ne plus prendre l’avion ou la voiture, ou encore faire de la rénovation thermique, permettraient d’engendrer une baisse de l’empreinte carbone de près de 45%. Voilà qui est déjà plus intéressant, mais peu de monde se dit prêt à faire toutes ces concessions en même temps.
Quoiqu’il en soit, le combat ne pourra être gagné que s’il est mené sur tous les fronts : pouvoirs publics, entreprises et consommateurs, c’est donc un effort collectif qui est attendu.
En attendant, il y a une autre variable à intégrer, qui nous semble primordiale, mais qui est souvent laissée de côté.
Se transformer aussi de l’intérieur
Les racines de la crise écologique que nous vivons ne sont pas que d’ordre économique, politique ou éthiques. Elles sont aussi spirituelles, psychologiques et culturelles.
C’est ce que pensent les tenants de l’éco-spiritualité, qui prônent depuis des années la construction d’un monde véritablement écologique, juste et résilient.
Pour le sociologue suisse Michel Maxime Egger, l’éco-spiritualité est une approche qui vise à retrouver l’unité perdue entre l’être humain et la nature. Rien ne peut véritablement changer tant que nous n’opérons pas une transformation intérieure susceptible de nous faire revisiter nos modes de vie.
L’écopsychologie est une sensibilité apparue au début des années 1990. Considérée comme l’horizon du réenchantement de notre relation au monde et nous-même, elle a pour mission fondamentale « d’aider les hommes à mesurer l’ampleur du fossé qui s’est creusé entre eux et leur environnement naturel, plutôt que de continuer à chercher des réponses triomphalistes dans l’impasse de l’ego... » (James Wines).
L’écologie et la spiritualité forment un tout
C’est à la fin du Moyen-âge, qu’une vision dualiste homme d’un côté, nature – désacralisée- de l’autre, a commencé à prédominer. L’être humain s’est séparé de l’intelligence du vivant qui l’avait précédé, ce qui a inexorablement mené à considérer tout le non-humain comme exploitable. « Nous avons alors considéré la planète comme un gisement de ressources illimitées pour une croissance centrée sur le profit et la satisfaction de nos désirs de superflu, par définition insatiables« , comme le dit si justement Pierre Rabhi.
Or nous devons prendre conscience que nous dépendons les uns des autres. Nous dépendons des autres règnes (minéral, végétal, animal), donc nous ne pouvons continuer à vivre sans respecter les règles de coexistence qui s’appliquent à tous, du plus fort au plus humble. En voulant asservir la nature, l’être humain s’asservit lui-même…
Comment « faire la paix avec la Terre », sans une nouvelle conscience et un sens du sacré?
La compassion et l’amour
Plus notre quête d’harmonie avec le monde, avec les autres, avec nous-mêmes sera authentique, plus nous irons finalement vers une forme de spiritualité. Il est important ici de souligner que spiritualité ne veut pas forcément dire religion, ou dogme.
Le terme de spiritualité pouvant parfois effrayer les tenants de la laïcité, nous pouvons aussi employer le terme de compassion. La compassion est le corollaire naturel de la prise de conscience de la solidarité des êtres entre eux.
« L’amour est la seule réponse à la crise écologique, car nous ne pouvons pas sauver ce que nous n’aimons pas »
Le monde ne serait-il pas le reflet de notre intériorité et de nos représentations? Cela semble être le cas. En apprenant à aimer ce qui nous entoure, sincèrement, nous n’aurons plus aucune envie de le détruire, car cela reviendrait à se tirer directement une balle dans le pied.
Le coeur est au centre de tout, il porte d’ailleurs bien son nom…Redonner au coeur toute sa place, l’aider à retrouver sa pureté et à guérir les maux qui l’accablent et l’empêchent de s’exprimer pleinement, devrait être LA priorité. Le mental (l’intellect et la pensée) est entièrement soumis, inféodé au coeur, tout comme notre corps, nos émotions, nos intentions ou nos capacités psychiques.
Cessons d’ignorer notre coeur
Même le mal absolu, les pires êtres humains, ont à l’origine un coeur pur. Mais quand ce dernier est blessé, meurtri, il a besoin de guérir.
Il n’y a pas qu’une seule bonne façon de « guérir » son coeur, nous avons à disposition diverses pistes pour nous aider à y voir clair. Il est cependant important de savoir faire preuve de discernement pour ne pas foncer tête baissée vers des thérapies douteuses, des solutions clé en main proposées par des charlatans peu scrupuleux. Le chemin est parfois long et semé d’embûches, il ne s’arrête d’ailleurs pas toujours à la destination espérée ou voulue. Une alliée dans ce cheminement : l’intuition. Laissez-vous guider par ce que le coeur vous soufflera!