L’été est normalement une période de répit pour les animaux sauvages, qui devraient pouvoir se reproduire loin des balles et autres pièges destinés à « réguler » les populations. Malheureusement, sur le terrain, les exceptions sont nombreuses, et les arrêtés ministériels en faveur des chasseurs fleurissent au Journal officiel.
Par exemple, France Bleu Sud Lorraine indique le 4 juillet sur son site que le seul loup de Meurthe-et-Moselle pourrait bientôt être abattu. « À l’issue d’une rencontre avec les éleveurs et des associations de défense de l’environnement, le préfet a annoncé son intention d’autoriser un tir de prélèvement pour tuer le prédateur. Ce loup solitaire serait responsable, depuis le début de l’année, de 50 attaques sur des troupeaux du sud du département et cela malgré des mesures de protection« . Pour Pierre Athanaze, Président d’Action Nature Rewilding France et auteur de plusieurs ouvrages critiquant la chasse, ce sera « encore un loup qui sera abattu sur l’autel de la sacrosainte entente avec les organisations agricoles qui pensent qu’un seul loup est un loup de trop!«
Ours et loups, cibles récurrentes
L’ours est également dans le viseur. Un arrêté publié le 29 juin dernier définit les mesures « d’effarouchement » qui pourront être utilisées à l’encontre des ours brun des Pyrénées. Tout éleveur, groupement pastoral ou gestionnaire d’estive pourra donc demander au préfet une dérogation pour utiliser différents moyens d’effarouchement, en fonction du nombre d’attaques sur les troupeaux. Les effarouchements sonores, olfactifs et lumineux (torches, phares, signaux lumineux de toute nature ou effaroucheurs sonores…) constituent le premier niveau. Viennent ensuite les tirs non mortels de « toute arme à feu chargée de cartouches en caoutchouc » ou à double détonation.
Tourterelle des bois…menacées mais chassées
Les volatiles ne sont pas épargnés : la tourterelle des bois, pourtant classée vulnérable sur la liste des espèces menacées de disparition de l’UICN, se voit elle aussi menacée par un arrêté autorisant des « prélèvements » (ce terme désigne pudiquement la tuerie qu’il représente en réalité). Le Ministère de la transition écologique et solidaire souhaite en effet autoriser la chasse de 30 000 Tourterelle des bois, de 6 000 Courlis cendré pour la saison 2019-2020 en France métropolitaine. Il est possible de s’opposer à ces décisions en participant aux consultations publiques : chasse à la tourterelle des bois et courlis cendré.
En outre, la région Île-de-France a annoncé le 1er juillet son intention d’allouer une subvention aux chasseurs franciliens pour l’achat de poules faisanes. L’idée d’élever en cage des oiseaux, pour les relâcher et leur tirer dessus est une aberration pour les défenseurs des animaux, qui s’interrogent sur la nécessité ou l’urgence d’utiliser des fonds publics pour ce genre d’activité…
Chasse à la baleine
Enfin, l’actualité a relaté la reprise de la chasse commerciale à la baleine au Japon, qui n’avait en réalité jamais cessé. Pour Lamya Essemlali, présidente de Sea Shepherd France, le Japon « ne fait qu’abandonner l’hypocrisie de l’alibi scientifique« . Aujourd’hui en 2019, on ne devrait plus tuer volontairement des baleines, c’est inconcevable, martèle l’association, qui recommande de ne plus manger du tout de poisson, car « les bateaux de pêche et leurs filets non sélectifs (tous pays confondus et l’Europe n’est pas en reste) sont la première cause de mortalité des baleines, loin, très loin devant les harpons explosifs »…